L’approche du « mieux-apprendre » 1/4

1. Le besoin actuel d’une pédagogie cohérente

Depuis – c’était il y a presque 30 ans – que j’ai présenté au public francophone l’approche pédagogique du « mieux-apprendre » (inspirée de l’Accelerative Learning anglo-saxon), de l’eau a coulé sous les ponts de la pédagogie. Des outils pédagogiques novateurs, décrits à l’époque souvent pour la première fois en langue française, connaissent maintenant un succès dont on ne peut que se réjouir : le « topogramme » (MindMapping) de Tony Buzan, les « intelligences multiples » d’Howard Gardner, les « jeux-cadres » de Thiagi, les « 6 chapeaux pour penser » d’Edward de Bono, la « Communication Non-Violente » de Marshall Rosenberg, parmi d’autres, sont des outils de mieux en mieux connus et utilisés.

Mais plus qu’une galerie d’outils pédagogiques de qualité, ce qui semble essentiel est de donner une cohérence interne à tous ces outils. En effet, pour tout enseignant ou formateur tenté de faire évoluer sa pratique, la profusion des pistes pédagogiques que l’on peut trouver, en particulier sur Internet, brouille la vision et peut être désespérante.

Une chose est sûre : le besoin d’approches pédagogiques novatrices n’a pas cessé de se développer, chez les enseignants comme chez les formateurs – poussés par la nécessité de s’adapter à un monde où la conception de l’apprentissage est radicalement différente de ce qu’elle était il y a encore quelques années.Face à des enfants désintéressés, zappeurs ou agités, les enseignants doivent forcément remettre en cause leur système d’enseignement, sous peine d’y perdre leur santé physique et mentale. Du côté des formateurs, l’usage de certains logiciels de présentation à base de diapositives a semblé une alternative intéressante à l’apprentissage traditionnel, mais cela conduit souvent à des formations qui distillent bien plus un ennui massif (la mort par PowerPoint) qu’une bonne transmission des savoirs. Et on parle maintenant de mort par webinair, en réclamant d’urgence de revenir à des formations à l’ancienne, en présentiel…

De plus, la place brusquement envahissante de nouvelles technologies et des nouveaux comportements sociétaux – en particulier le développement exponentiel des réseaux sociaux et l’intrusion récente de l’IA dans le monde de la pédagogie – tout cela a brouillé les pistes pédagogiques : tout semble possible à apprendre et pour apprendre, et en même temps très difficile à gérer par ceux qui ont encore pour charge de transmettre : les enseignants, les formateurs ou les parents.

à suivre…

Bruno Hourst