Les conséquences des écrans sur les jeunes enfants : le cri d’alarme des chercheurs – Partie 3


Dans deux précédents billets, nous avons présenté le cri d’alarme de praticiens et de chercheurs français, ainsi que des premières conséquences de la surexposition aux écrans sur les enfants sur le sommeil.
Continuons de faire l’inventaire des conséquences de la surexposition aux écrans sur les enfants.

2. Influence sur le cœur

La Fédération française de cardiologie pousse pour sa part un cri d’alarme sur les ravages à terme de la sédentarité, dont la cause principale sont les écrans. Les statistiques sont déjà accablantes :
« À 15 ans, seulement 14% des garçons et 6% des filles exercent une activité physique quotidienne d’intensité modérée à intense en France. Dans le dernier rapport de l’OCDE, la France est quasiment le plus mauvais élève de la classe européenne pour les adolescents de 15 ans, occupant l’avant-dernière place, alors même que pour les adultes, elle figure à la 5e place.
Par exemple, moins de la moitié des enfants de 3 à 10 ans pratiquent des jeux de plein air tous les jours complets d’école. 30% ne jouent en plein air aucun jour d’école. Chez les adolescents, 40% à 60% ne pratiquent pas d’autres activités que l’EPS en milieu scolaire. »

Et, comme nous l’avons vu dans un autre billet, le tabagisme des adolescents est un facteur encore aggravant.

3. Influence sur la vue des adolescents
L’excès d’exposition aux écrans aurait également des effets néfastes sur la vue des adolescents : 48% de ceux qui passent plus de huit heures par jour sur un écran développeraient une « myopie fonctionnelle » (déficit d’accommodation à la vue de loin), en partie due au manque de lumière solaire. Comme nous l’avons vu dans un précédent billet, l’exposition des yeux à la lumière naturelle produit un neurotransmetteur dans la rétine : la dopamine, qui contrôle la croissance de l’œil. Ainsi la diminution des activités en plein air réduirait la production de dopamine dans la rétine et permettrait à l’œil de s’allonger pour devenir myope.

4. Influence de la malbouffe

David Thivel, membre du conseil scientifique de ¬l’Observatoire national de l’activité physique et de la sédentarité (Onaps), souligne que la surconsommation d’écrans chez les jeunes favorise une consommation excessive de malbouffe et réduit le temps de sommeil, ce qui induit un état de fatigue chronique que connaissent bien et constatent nombre d’enseignants.

A suivre.

Cendrina Collet

Références
Baisse de l’activité physique, comportements favorisant la sédentarité : les jeunes mettent leur coeur en péril
ONAPS – la sédentarité