3% à 5% des enfants occidentaux sont diagnostiqués « TDAH » – Trouble Déficitaire de l’Attention avec Hyperactivité.
Le diagnostic de TDAH est généralement fait à la suite de difficultés scolaires, autrement dit d’une incapacité de l’enfant à s’astreindre aux contraintes de l’enseignement collectif, parce qu’il est sans cesse en train de remuer et d’être intéressé par tout ce qui l’entoure, au lieu d’écouter sagement le professeur.
La solution souvent proposée aux parents est de médicaliser l’enfant, avec des conséquences préoccupantes. Les graves effets secondaires de ces psychotropes ont conduit à explorer d’autres pistes.
Grâce aux nombreuses recherches qui sont faites sur le sujet, on peut trouver des causes probables au TDAH – et donc des pistes d’action pour parents / nounous / maîtresses épuisées. L’une de ces pistes est la nutrition : des changements dans le régime alimentaire de l’enfant peuvent conduire à des modifications spectaculaires du comportement de l’enfant.
Dans sa clinique de Cambridge, en Angleterre, le Dr Natasha Campbell-McBride traite les enfants et les adultes souffrant de TDAH mais aussi d’autisme, de problèmes neurologiques, psychiatriques, immunitaires et digestifs grâce à un programme nutritionnel qu’elle a développé, le GAPS (Gut and Psychology Syndrome, ou syndrome intestinal et psychologique).
Une étude a été conduite par Lidy Pelsser et ses collègues du centre TDAH d’Eindhoven (Pays-Bas). Cette étude se base sur l’idée que l’hypersensibilité de ces enfants, ou leur intolérance à certains aliments ou additifs alimentaires, constituerait pour eux un important et réel facteur de risque de survenue des troubles.
L’étude a été menée sur 100 enfants, âgés de 4 à 8 ans, présentant un diagnostic de TDAH. De manière aléatoire, 50 d’entre eux ont été placés dans le groupe « contrôle » (alimentation saine) et 50 dans le groupe « régime » (alimentation sélectivement restreinte, constituée de peu d’aliments allergènes : riz, viande, légumes, poires, eau, mais complémentée en pommes de terre, fruits et blé), pendant une première période de 5 semaines.
A la fin de la première phase de l’étude, les symptômes de déficit d’attention se sont améliorés de 60 % chez les enfants sous régime restrictif par rapport à une absence totale de changement chez les enfants « contrôles ». Deux-tiers des enfants (63 %) ont rechuté dès l’introduction d’aliments « suspects », sans que l’étude ait pu montrer lesquels des aliments étaient à l’origine de cette hypersensibilité. Ce point est évidemment important à creuser afin d’éviter aux familles d’imposer des contraintes alimentaires inutiles à leurs enfants.
Moins scientifique mais qui incite à la réflexion : l’expérience réalisée dans une école australienne, où l’équipe enseignante a supprimé pendant deux semaines tout additif alimentaire dans l’alimentation des enfants. Les résultats sont spectaculaires – regardez la vidéo

Ces éléments convergents confirment le bien fondé des actions des groupes d’opinion en lutte contre l’adjonction systématique d’additifs, de colorants, de modificateurs de goût et autres conservateurs dans les aliments, dont on sait maintenant qu’ils ont un rôle dans l’aggravation du déficit d’attention chez l’enfant – sans compter l’effet qu’ils ont sur la santé de tous les enfants.

Bruno Hourst

Références
Régime sélectif pour les enfants atteints de déficit d’attention
Effects of a restricted elimination diet on the behaviour of children with attention-deficit hyperactivity disorder
Gut and Psychology Syndrome