Les bienfaits confirmés de l’incubation pour mieux mémoriser

Pour les personnes familières avec la structure d’apprentissage en 7 parties du « mieux-apprendre », (inspirée de l’Accelerative Learning anglo-saxon), il y a deux éléments particuliers dont il faut tenir compte : les pauses et l’incubation.
L’incubation, c’est le fait de laisser le temps à l’inconscient de structurer les nouvelles connaissances, en déconnectant totalement la conscience de l’apprentissage en cours. Cela peut se faire :

  • en changeant d’activité et de forme d’activité : par exemple, faire suivre une activité à forte composante logique par une activité à forte composante artistique ou kinesthésique ;
  • en faisant une longue pause ;
  • en laissant passer une nuit de sommeil. Que pensent les chercheurs de cette période d’incubation ? Des recherches ont été conduites par le RIKEN Brain Science Institute (Japon) et apportent de nouveaux indices sur les mécanismes biologiques et moléculaires liés à la mémoire et à l’apprentissage. Et confirment que le bachotage n’est pas la bonne solution pour mémoriser, qu’il vaut mieux déconnecter régulièrement lorsque l’on apprend. Le cerveau reçoit des flots d’informations, les traite et les archive (c’est-à-dire les mémorise) selon un système d’encodage sur lequel interviennent de nombreux facteurs aux effets encore mal compris. Parmi eux, il existe « l’effet d’espacement », découvert il y a près d’un siècle mais au mécanisme mal expliqué : l’amélioration de l’assimilation et de la mémorisation à long terme lorsque l’information est répétée après un intervalle de temps. Des expérimentations menées sur des souris ont découvert une explication neurologique aux bienfaits des pauses entre des séances de travail et d’apprentissage. Ce qui n’était qu’une constatation de pédagogues – la nécessité d’un temps d’incubation dans le processus d’apprentissage – semble donc confirmé par la recherche. Dis avec des mots simples : laissez du temps au cerveau pour traiter l’information qu’il a reçue, sans interférer avec son fonctionnement. « Gone fishin », comme disent les Américains : « Allez à la pèche, faites autre chose. »
    Bruno Hourst

Références
A better way to remember
L’importance du repos dans le processus de mémorisation