Les autres outils

La communication non-violente

L’Américain Marshall Rosenberg est un spécialiste de la résolution de conflit. Il a mis au point un outil qui s’attache directement au langage en tant que porteur du conflit. « Changez le langage, dit-il en substance, et le conflit sera sur le chemin de sa résolution. »

Plus précisément, il a imaginé deux personnages (représentés par des marionnettes) : le chacal et la girafe. Le chacal hurle pour communiquer. C’est un langage fait de critiques et d’interprétations qui amplifie le conflit (et parfois le crée). La girafe parle autrement : elle observe sans juger, elle exprime des sentiments sans en rendre l’autre responsable. C’est le langage du cœur (la girafe est le mammifère terrestre qui a le plus gros cœur).

Lorsque la situation conflictuelle passe au niveau du langage, il s’agit alors de transformer la forme et la tournure des phrases pour passer d’un langage chacal à un langage girafe. C’est donc un outil de résolution de conflit sans intervention d’une tierce personne. C’est un outil d’une grande simplicité mais d’une grande efficacité.

Exercice pratique

1. Le « parler chacal » : c’est un langage qui juge, étiquette, diagnostique, pose des exigences, manipule, fait du chantage, culpabilise. Il établit un rapport de force. Il fait porter à l’autre la responsabilité de nos propres sentiments.

C’est une manière de communiquer qui pousse aussitôt l’interlocuteur à un comportement servile, ou à répondre vertement, ou à lancer un regard furieux, ou à ruminer la remarque pendant des semaines.

Quelques exemples typiques d’expressions chacal

  • Celles qui nient l’existence d’un choix : « Il y a des choses que vous devez faire, que ça vous plaise ou non. » « Je ne peux rien y faire. »
  • Celles qui attribuent la cause de quelque chose à quelqu’un d’autre ou à quelque chose d’autre : « Je l’ai fait parce que tout le monde le fait. » « Je n’ai pas le temps. »
  • Celles où l’on justifie une action par un état psychologique : « J’ai agi ainsi parce que j’étais fatigué. » « Je t’ai frappé parce que j’ai mauvais caractère. »
  • Celles qui attribuent la cause d’une action à la nécessité d’obéir à une autorité : « Je l’ai fait parce que le docteur m’a dit de le faire. » « Je vous mets des notes parce qu’on me demande de le faire. »
  • Celles qui portent un jugement : « Tu es paresseux. » « Tu es égoïste. » « Tu as des problèmes psychologiques. » « Je suis trop gros. » « Vous êtes nul(le) ! » « Comment !? Vous ne savez pas cela ?! »

2. Les quatre composantes du « parler girafe » peuvent être résumées ainsi :

  • Observer sans juger : « Quand je t’entends (vois, imagine, etc.) dire cela… »
  • Exprimer son sentiment en acceptant d’être vulnérable : « …je me sens …. »
  • Exprimer les désirs qui contribuent à nos sentiments : « parce que j’aurais voulu …. »
  • Exprimer son besoin sous une forme positive : « et j’aimerais maintenant que…. »

Yoga à l'école

Le « Yoga à l’école » est une adaptation pour les enfants et les adolescents d’exercices du yoga traditionnel. La plupart des exercices peuvent se faire assis à sa table ou debout, sans matériel particulier. Cette forme de yoga a été développée par Micheline Flak.

Les grands principes du yoga traditionnel applicables à l’école
Le yoga traditionnel s’appuie sur l’échelle dite « de Patanjali ». Les 6 premiers échelons peuvent être proposés aux enfants, sous une forme adaptée.

  • Vivre ensemble – La relation aux autres
  • L’hygiène personnelle – Eliminer les toxines et les pensées négatives
  • Avoir une bonne posture – Dos droit, attention au corps
  • Bien respirer – Contrôler son souffle et sa respiration
  • Etre bien détendu – Détendre le corps, calmer le mental
  • Etre bien concentré – Concentrer consciemment son esprit
  • Méditation, contemplation
  • Sérénité

Des activités adaptées à l’enfant
Les activités du yoga traditionnel sont adaptées pour leur donner un aspect ludique, tout en en gardant les bénéfices.

Découvrir le « Yoga à l’école »

  • Une association : L’association RYE (Recherche sur le Yoga dans l’Education) propose des formations pour enseignants tout au long de l’année, et lors d’un séminaire d’été. http://rye.free.fr/. Elle a des branches en Belgique et en Italie.
  • Un livre : « Des enfants qui réussissent », de Micheline FLAK et Jacques DE COULON, Desclée de Brouwer

Photolecture et lecture active

1. La photolecture

Le « Photoreading Whole Mind System  », développé par l’Américain Paul Scheele, est une approche globale de la lecture qui utilise d’une manière cohérente plusieurs outils, et en particulier la technique surprenante de  » photolecture « , où l’on photographie chaque page à la cadence d’environ une page par seconde, dans un état de détente concentrée. Cette technique fait intervenir le subconscient dans le processus de lecture, en utilisant des capacités naturelles du cerveau souvent endormies.

La photolecture est totalement différente dans son principe de la  » lecture rapide « . Dans la lecture rapide, on reste conscient de ce que l’on lit. Dans la photolecture, on fait confiance à son subconscient, qui engrange les informations à très grande vitesse et les refait monter à la conscience à la demande.

Pour en savoir plus :

  • Une description du PhotoReading dans « Au bon plaisir d’apprendre » (chapitre 18)
  • Le petit livre de Paul Scheele : « Lire à toute vitesse avec la Photolecture »(InterEditions)
  • Le site de Paul Scheele : www.LearningStrategies.com

2. La lecture active

Dans bon nombre de métiers ou à l’école, il est nécessaire de lire de nombreux documents, des livres, des manuels, des aides ou des consignes écrites. Mais souvent les personnes concernées rechignent à lire, et trouvent des échappatoires variées pour éviter ce qu’elles considèrent comme une corvée.
Pour tirer le meilleur parti des lectures, grandes ou petites, et pour augmenter la probabilité que chacun lise ce qu’il est souhaitable qu’il lise, on peut proposer des techniques de lecture à la fois intelligentes et ludiques.

Cette approche de la lecture permet d’augmenter la compréhension et la mémorisation de ce qu’on lit, en y ajoutant intérêt et plaisir.
Cette approche est différente des techniques de lecture rapide.

La « stratégie de lecture active », sous sa forme systématisée, comprend 4 étapes :

1. la préparation
2. la première approche
3. le topogramme
4. la lecture rapide

chaque étape étant composée de plusieurs éléments. Une fois familiarisé avec la démarche, le processus est bien entendu plus fluide.

3. Des jeux pour aider à lire

De nombreux jeux-cadres (appelés jeux « Lisez-moi » ou jeux Textra) sont conçus pour aider à lire ce que l’on doit lire – ou ce que l’on doit faire lire.

On trouvera de nombreux jeux-cadres pour aider à lire dans « Modèles de jeux de formation », de Bruno Hourst et Sivasailam Thiagarajan. Editions Eyrolles

Mémorisation

Des bibliothèques entières existent sur le thème si fascinant de la mémoire… Mais d’une manière pratique, comment faire pour entretenir et mieux utiliser sa mémoire ? Et quelles sont les capacités de notre mémoire ? Là encore, les réponses sont multiples… Deux remarques qui peuvent aider :

  • d’abord, de même que nous apprenons tous de manières différentes, nous mémorisons tous de manières différentes. A nous de trouver la ou les meilleure(s) manière(s) de faire. Car, pour compliquer le problème, nous ne mémorisons pas toujours de la même façon : cela dépend du sujet à mémoriser, du contexte, de nos souvenirs passés, etc.
  • Ensuite, l’une des plus surprenantes clés de la mémoire est une caractéristique naturelle de notre cerveau. Nous savons que nos deux hémisphères cérébraux ( bien entendu impliqués dans les phénomènes de mémorisation) ont des modes de fonctionnement très différents. Mais l’hémisphère droit semble posséder des capacités à mémoriser infiniment supérieures à celles de l’hémisphère gauche. Et curieusement (en particulier à l’école), c’est pourtant l’hémisphère gauche qui est sollicité le plus souvent pour mémoriser.

Mieux-Apprendre propose lors de ses formations de découvrir – ou redécouvrir – des techniques de mémorisation particulièrement efficaces et souvent très appréciées des enfants – et pourtant jamais expliquées à l’école.

Les 6 chapeaux de la pensée

L’idée générale des « six chapeaux », imaginée par l’anglais Edward De Bono, est très simple : lorsque l’on réfléchit à un problème, de quelque nature qu’il soit, seul ou en groupe, on peut se coiffer délibérément d’un chapeau (fictif ou réel) dont la couleur représente les types de pensées que l’on s’autorise à avoir.
Cette technique peut être utile autant dans le milieu professionnel qu’à l’école ou en famille.

Le chapeau blanc
Le blanc indique la neutralité. Avec le chapeau blanc, on ne s’autorise que les faits indiscutables, en général chiffrés, à la manière d’un ordinateur. On s’efforce d’être neutre et le plus objectif possible.

Le chapeau rouge
Le rouge suggère les émotions.
Le chapeau rouge permet d’exprimer des sentiments, des émotions, des intuitions vagues. On ne cherche jamais à les justifier ou à leur donner une base logique. C’est l’opposé de l’information neutre et objective.
Le chapeau rouge légitime (en les canalisant) les émotions et les sentiments. Cela évite qu’ils soient entremêlés avec les faits, les opinons ou les critiques.

Le chapeau noir
La couleur noire est négative.
Le chapeau noir se concentre uniquement sur ce qui est négatif et logique dans le problème.
Le chapeau noir met en évidence ce qui ne va pas, ce qui est incorrect ou erroné, sans passion ou jugement. Il met en évidence les risques et les dangers.
Le chapeau noir est négatif, mais n’est pas émotionnel (les émotions négatives sont pour le chapeau rouge).

Le chapeau jaune
Le jaune symbolise le soleil, la clarté et l’optimisme.
Avec le chapeau jaune, on explore les idées d’une manière positive. On cherche à trouver les bénéfices possibles des idées. Du chapeau jaune viennent des propositions concrètes et des suggestions. Il couvre également les rêves, les visions et les espoirs. Le chapeau jaune est lié à l’optimisme

Le chapeau vert
Le vert symbolise la créativité, la fertilité, ce qui pousse et grandit.
Avec le chapeau vert, on crée des idées, de manière parfois surprenante. On propose des solutions, même les plus étonnantes. La – pensée décalée – est encouragée.

Le chapeau bleu
Le bleu symbolise le calme, la maîtrise. C’est également la couleur du ciel, qui domine.
Le chapeau bleu contrôle les autres chapeaux et leur fonctionnement. Il pose la question de départ, la rectifie en cours de route si nécessaire, décide quels chapeaux utiliser, et tire les conclusions.