Approche

L'approche

Présentation

L’approche du « mieux-apprendre », présentée par Bruno Hourst depuis plus de 20 ans, s’appuie plus sur le bon sens et sur nos connaissances scientifiques et sociales de l’apprentissage que sur des théories complexes.

Cette approche est issue du courant anglo-saxon de l’Accelerative Learning. Elle est maintenant utilisée dans différents projets pédagogiques ainsi que dans le milieu des entreprises et de la formation professionnelle.

Ni théorie ni méthode, il s’agit essentiellement d’un changement de regard et de perspective sur la manière dont nous apprenons et sur la manière dont nous transmettons un savoir.

Il s’agit de retrouver les fondements naturels qui donnent sa cohérence au fait d’apprendre : l’influence de l’environnement d’apprentissage, l’importance du développement psychologique et affectif de la personnalité, la prise en compte du mode préférentiel d’apprentissage de chacun, la cohérence avec le fonctionnement naturel du cerveau.

Les principes fondamentaux

On peut fonder un apprentissage et un enseignement de qualité sur quelques principes. Ceux qui sont cités ici n’ont rien d’exceptionnels, sont faciles à comprendre, tiennent souvent du bon sens commun, mais vont (pour la plupart) curieusement à l’encontre de la manière d’apprendre et d’enseigner habituelle.

  • les capacités à apprendre d’un être humain sont bien supérieures à ce que l’on considère habituellement comme normales, et tout apprentissage doit tenir compte des opinions restrictives de l’apprenant sur ses capacités ;
  • apprendre est un processus qui met en œuvre l’ensemble de la personne, en particulier le conscient et l’inconscient, le corps et les émotions ;
  • une meilleure connaissance du fonctionnement du cerveau permet d’améliorer la qualité d’un apprentissage ;
  • l’environnement d’apprentissage (environnement physique, émotionnel, social, mental) joue un rôle important dans la qualité de l’apprentissage ;
  • il n’y a pas d’intelligence absolue qui serve de référence (à travers des tests) pour mesurer l’intelligence d’un être humain ;
  • on peut considérer l’intelligence de chaque personne comme formée d’un faisceau (ou un bouquet) d’intelligences qui lui est propre ;
  • chaque personne a un mode préférentiel d’apprentissage, qu’il est important de prendre en compte ;
  • on apprend mieux lorsque l’on est dans un état de détente concentrée ;
  • on apprend mieux lorsque ce que l’on apprend a un sens, et lorsque l’on prend plaisir à apprendre ;
  • les arts, et tout particulièrement la musique, sont des vecteurs d’apprentissage particulièrement riches et importants ;
  • le mouvement est un vecteur d’apprentissage important, que l’on peut utiliser dans de nombreuses occasions d’apprentissage ;
  • les émotions jouent un rôle essentiel dans tout apprentissage, comme source d’énergie et de motivation ; elles favorisent la mémoire à long terme ;
  • le travail en coopération facilite et enrichit tout apprentissage.

L'accelerative learning

C’est dans les années 1960 que le Dr Georgi Lozanov, médecin et psychologue bulgare, s’intéressa aux phénomènes d’hypermnésie : il se demanda si les personnes ayant des capacités de mémorisation exceptionnelles étaient des individus exceptionnels ou bien si on leur avait appris à apprendre d’une manière différente. Dans le premier cas, l’expérience n’était pas transmissible. Si, par contre, leurs capacités venaient de la manière dont ils apprenaient, il y avait là un sujet d’étude tout à fait intéressant.

À travers ses travaux, Lozanov en arriva progressivement à la conclusion que n’importe qui peut apprendre bien plus vite que ce que nous considérons habituellement comme « normal », avec une meilleure mémorisation à long terme. Pour cela, il faut en particulier dissoudre progressivement certaines opinions restrictives que la personne a sur elle-même, qui limitent sa conception de ce qu’elle est effectivement capable de faire et d’apprendre.

Lozanov rassembla ses conclusions et ses théories dans un système d’apprentissage qu’il appela la « suggestopédie ». Malgré son intérêt et des résultats souvent remarquables, la suggestopédie est restée difficile à utiliser : elle nécessite une formation longue, des talents artistiques certains, un environnement d’apprentissage et des matériels pédagogiques particuliers.

C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles, essentiellement dans le monde anglo-saxon, sont apparues rapidement et sous différents noms de nombreuses approches pédagogiques s’inspirant de la suggestopédie, mais d’un abord plus pratique et plus facile. Ces approches sont généralement connues sous l’expression générique d’Accelerative Learning. L’approche du « mieux-apprendre » est issue de ce courant.

Il est important de remarquer que, quel que soit le nom que l’on donne à cette approche, elle n’est en aucun cas une méthode pédagogique (au sens où l’on parle de « méthode Freinet » ou de « pédagogie Montessori ») : il s’agit plutôt de ce que l’on pourrait appeler une « métapédagogie », c’est-à-dire un ensemble de principes pouvant s’appliquer et pouvant lui-même donner sens et cohérence à différentes méthodes, approches et outils pédagogiques.